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Autisme et surexposition aux écrans

L'origine de l'autisme, malgré des décennies de recherches dans le monde entier, persiste à rester une énigme. Aucun marqueur biologique ou génétique, aucune imagerie médicale ne permet, à l'heure actuelle, de poser le diagnostic.

La raison devrait donc amener chacun à reconnaitre que toutes les théories sur cette question de l'origine ne sont que des hypothèses de travail. De même l'extension actuelle du champ des TSA, qui regroupent des tableaux cliniques très différents, devrait nous amener à considérer que toutes les formes d'autisme n'ont pas forcément la même origine.

 

Mais l'inconnu est insupportable pour certaines personnes et elles tentent alors de colmater leur peur du vide par des certitudes infondées. On voit ainsi fleurir régulièrement des discours farfelus de pseudo-chercheurs qui prétendent avoir enfin trouvé la clef du mystère. Mais leurs discours, relayés par des médias peu scrupuleux, en disent davantage sur les angoisses de leurs promoteurs que sur les causes de l'autisme.

 

Nul besoin d'être psy pour relever une angoisse d'empoisonnement dans le refus des vaccins ou une angoisse du progrès technique dans le rejet des écrans. La plupart des grandes inventions ont suscité des peurs irrationnelles. Au début de l'ère de l'automobile, certains prétendaient que le corps humain ne pourrait pas résister à une vitesse supérieure à 100 km/h. Que n'a-t-on pas entendu comme sottises sur les fours à micro-ondes ?

 

Le docteur Ducanda affirme qu'il y a un lien de cause à effet entre la surexposition des enfants aux écrans et l'explosion de la prévalence de l'autisme. Mieux encore elle prétend qu'il suffit de les en sevrer pendant un mois pour les guérir de l'autisme. Pour des parents de personnes autistes, qui luttent depuis des années pour aider leur enfant à s'ouvrir au monde et au autres, cela sonne soit comme une blague, soit comme une insulte à notre bon sens. Et oui, pourquoi n'y avions nous pas pensé plus tôt ? Il suffisait d'éteindre la télé et l'ordi !

 

Patrick Sadoun

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